Communiqué de presse
L’Observatoire du Travail Indépendant (OTI) a été auditionné mardi 27 avril par la Délégation aux Entreprises du Sénat, dans le cadre d’une mission relative aux nouveaux modes de travail et de management.
Guillaume Cairou, membre fondateur de l’Observatoire, a pu éclairer les sénateurs présents sur les récentes évolutions de l’emploi. Il a notamment rappelé que les trois quarts des entreprises du CAC40 recourent à des travailleurs indépendants, que 84% des 900 000 freelances excluent de revenir au statut salarié et que 62% des Français souhaitent continuer à télétravailler à l’issue de la crise sanitaire.
Alors qu’un plan gouvernemental en faveur des indépendants est en cours d’élaboration, Guillaume Cairou a défendu devant les parlementaires la simplification du recours à l’autonomie professionnelle, par la fusion des statuts actuels (EI, EIRL, EURL, SARL, SASU) au sein d’un nouveau cadre unique et évolutif d’ « entrepreneur indépendant ». Cette mesure, déjà portée à l’attention d’Alain Griset, ministre délégué chargé des PME et missionné par le Président de la République pour porter ce plan de soutien, allégerait la contrainte administrative quotidienne, simplifierait la corrélation entre niveaux d’activité et d’imposition et garantirait un socle de protection sociale pour tous les indépendants.
Guillaume Cairou a également partagé des pistes de réflexion pour faire entrer le cadre juridique du travail indépendant dans l’ère des nouvelles technologies, alors que 60% des travailleurs indépendants passent désormais par une plateforme numérique pour exercer leur activité. Il a à cette occasion proposé la création d’un service de prévention et de santé au travail (SPST) entièrement dématérialisé pour faciliter le suivi médical des indépendants, aujourd’hui insuffisant.
Enfin, dans la continuité des conclusions du rapport Frouin recommandant le recours au portage salarial par les travailleurs indépendants des plateformes, Guillaume Cairou a vanté les mérites de ce mode de travail alliant la flexibilité de l’indépendance et la protection sociale du salariat. Pour en faire un outil pleinement opérationnel de lutte contre le chômage de masse, il a plaidé en faveur de son ouverture au plus grand nombre d’actifs possible, par la suppression du niveau minimal de qualification professionnelle et la diminution du seuil de revenu mensuel pour les salariés portés.