Réforme du CESE : et les indépendants dans tout ça ?
Communiqué de presse
Le rapport du comité chargé de repenser la composition du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a été remis vendredi dernier au Gouvernement par M. Jean-Denis Combrexelle.
Alors même qu’il s’était donné pour ambition de « prendre en compte les évolutions sociologiques, économiques, sociales et sociétales dans ses recommandations » afin de permettre au CESE de « mieux représenter la société civile organisée », force est de constater que les indépendants sont une nouvelle fois les grands oubliés de la République.
En effet, la nouvelle composition de l’institution reposera sur quatre piliers : le salariat, l’entreprise, la cohésion sociale et la protection de l’environnement, identifiés au travers de 175 conseillers, dont 52 seront des salariés et 52 autres représenteront les entreprises et professions libérales.
La mise à l’écart des indépendants au sein de la future assemblée de la troisième chambre constitutionnelle, censée refléter fidèlement l’état des forces économiques et sociales du pays, témoigne à nouveau de l’incapacité des gouvernants à comprendre que le monde économique a changé. Certes, 25 millions de travailleurs demeurent salariés dans notre pays. Mais sur un marché du travail inégalitaire et souvent saturé, celles et ceux qui font le choix de créer leur propre emploi sont de plus en plus nombreux, dépassant désormais les 3 millions d’individus.
Considérer celles et ceux qui osent prendre le chemin de la liberté d’entreprendre : voilà une tendance positive pour notre économie ! Nos espoirs sont pourtant déçus. Si le comité reconnaît la nécessité d’inclure les travailleurs des plateformes dans la représentativité du CESE, dans un timide paragraphe de quelques lignes, il botte en touche pour ce qui concerne l’ensemble des travailleurs indépendants, dont il n’est jamais fait état. La proposition faite dans le rapport de nommer un unique représentant des auto-entrepreneurs n’est par conséquent pas une réponse suffisante.
Au moment où le CESE se réforme, enfin, il aurait été logique que cette « institution mal connue des Français mais essentielle » – d’après le rapport –, s’engage à refléter fidèlement l’état des forces économiques et sociales du pays et s’appuie sur un cinquième pilier, afin de préparer l’avenir, celui du travail indépendant. Il est toujours temps, pour nos gouvernants, de revoir la copie.